Courtesy The Met Museum New York

Un Maître de la Renaissance allemande

Finalement, nous savons peu de choses sur Albrecht Altdorfer, artiste fascinant de la Renaissance allemande. Le musée du Louvre présente pour la première fois en France les peintures, dessins et gravures de cet artiste majeur du XVIe siècle.

Originaire de Ratisbonne, son œuvre est singulière et se distingue par sa richesse, sa diversité, et par une grande liberté du trait. Elle ne ressemble pas aux canons d’une époque émerveillée par l’Antique. Sa capacité assez inédite d’invention formelle et iconographique lui permet de rivaliser avec les plus grands noms de la Renaissance.

L’exposition du Louvre présente quelques peintures extraordinaires : notamment, un  nocturne splendide dans une émouvante “Nativité” (1513) conservée à la Gemaldegalerie de Berlin ; le génie maniériste des couleurs d’Altdorfer, travaillées en complémentaire et opposition, dans “Le Christ prenant congé” de la National Gallery à Londres, avec subtilité et finesse époustouflante dans “L’Adoration des mages” du Stadel Museum à Francfort ; ou encore la perspective en mouvement de cette ronde d’angelots au-dessus de la très belle “Naissance de la Vierge” (1520) de Munich.

 

L’œuvre gravée d’Albrecht Altdorfer est également particulièrement originale et démontre sa bonne connaissance de la création artistique de ses contemporains allemands et italiens.

L’artiste fait de l’estampe et plus particulièrement de la technique à l’eau-forte quelque chose d’extraordinaire. Dans une série d’eaux-fortes consacrée à des projets de vases d’apparat, l’artiste se démarque d’une certaine tradition formelle. Nous sommes saisis par son innovation et sa liberté créative, la richesse et le raffinement de ses traits ornementaux sur des aiguières  et des gobelets. La transposition dans l’orfèvrerie d’un répertoire iconographique de cannelures, sirènes, putti, dauphins, grotesques et festons constitue une étape décisive dans l’histoire de cet art décoratif.

 

Son œuvre est à découvrir au musée du Louvre jusqu’au début  du mois de janvier et dans le très beau catalogue de l’exposition.